LE CINÉMA, L'AFRIQUE ET LE FUTUR

CONSTRUIRE LE FUTUR EN SE SOUVENANT DU PASSÉ

« Nous ne prédisons pas l'avenir. Nous le répétons. Ensemble. »

Et si le cinéma n'était pas seulement le miroir de nos réalités, mais un outil pour les transformer ? Et si la politique n'était pas la gestion du présent, mais l'art d'inventer de nouvelles chronologies ? Et si l'Afrique n'était pas à la traîne, mais en tête, venue du futur ?

Le projet Bekolo Afrofuturism n'est pas un genre, une tendance ou une marque. C'est un mouvement, un manifeste, une matrice où le cinéma devient science et les histoires deviennent des systèmes. C'est une expérience vivante et évolutive, à la croisée de la mémoire, de la technologie, de la guérison et de l'imagination radicale.

Fondée par le cinéaste et visionnaire Jean-Pierre Bekolo, cette initiative remet en question le logiciel colonial qui continue de fonctionner dans nos esprits et nos institutions. Elle ose poser la question suivante : qu'est-ce que l'Afrique lorsqu'elle n'est plus définie par le passé que d'autres lui ont imposé, mais par l'avenir qu'elle choisit d'inventer ?

LE CINÉMA COMME MOYEN D'EXPRESSION DU FUTUR

Pourquoi le cinéma ?
Le cinéma est plus qu'un simple divertissement. C'est plus qu'une narration. C'est la seule forme d'art qui transcende le temps et l'espace, une technologie spéculative permettant d'imaginer, d'organiser et de réinventer le monde. Mais quelque part en chemin, le cinéma a perdu son âme. Réduit à des formules, aplati par des modèles commerciaux et inondé de contenu, le cinéma d'aujourd'hui ose rarement penser, rêver ou provoquer. Même avec 13 000 titres sur Netflix, combien nous touchent vraiment ? Nous n'avons pas besoin de plus de films. Nous avons besoin d'une pensée en mouvement. Le cinéma comme catalyseur de la transformation intellectuelle Le cinéma est mouvement. Mais de quel type ?

Deux mouvements clés définissent le cinéma : le mouvement à l'intérieur du cadre – les personnages agissent, les espaces se transforment, la réalité est en mouvement. Le mouvement à travers le temps – le montage et l'assemblage font avancer l'histoire, façonnent notre expérience de la réalité. C'est ce qui distingue le cinéma de la photographie. Ce n'est pas seulement une histoire, c'est un moteur intellectuel.

« Penser, c'est spéculer avec des images. »

C'est ce que le cinéma fait le mieux, quand on le laisse faire. À travers le mouvement, le cinéma nous aide à rêver, à nous souvenir et à réfléchir. Il devient un outil de spéculation, non seulement pour la fiction, mais aussi pour comprendre notre monde. Le cinéma comme outil de guérison et de transformation Après avoir réalisé des films au Cameroun et à travers le monde pendant des décennies, je me suis posé la question suivante : Quel est le rôle du cinéma dans un endroit où la survie est une priorité quotidienne ? La réponse : guérir. À l'instar de Frantz Fanon, qui a diagnostiqué le traumatisme colonial et prescrit la libération culturelle, nous devons créer un cinéma qui guérit les blessures collectives, fait revivre les futurs réprimés et reconnecte les gens au sens. J'appelle cela le cinéma de guérison. Il ne s'agit pas d'aller au cinéma. Il s'agit de se rassembler dans un espace sacré. C'est le cinéma comme rituel. Comme thérapie. Comme une prophétie. L'avenir de l'Afrique commence par des images africaines L'histoire de l'Afrique a été interrompue. Le colonialisme a été l'accident qui a arrêté le véhicule de notre propre récit. De nombreux intellectuels d'aujourd'hui restent fixés sur ce moment, continuant à regarder l'épave, continuant à analyser l'accident. Mais le cinéma nous offre un moyen de redémarrer le mouvement. Grâce aux images, nous pouvons : Récupérer les futurs volés Réimaginer les États africains modernes Reconnecter la diaspora à travers l'ADN et les histoires Réécrire les mythes de la négritude, de la beauté et du pouvoir Le cinéma ne se contente pas de refléter la réalité, il en propose de nouvelles. Présentation de la pensée en mouvement Le cinéma ne se résume pas à l'action.

Il s'agit aussi de la façon dont nous pensons en mouvement :Motion Telling – Ce que la caméra voit, comment l'action se déroule.Motion Thinking – Comment un film est structuré pour remettre en question les idées, provoquer l'imagination et reconnecter les pensées. Les rêves sont du mouvement. La spéculation est du mouvement. L'histoire est du mouvement. Le cinéma est tout cela à la fois.Le cinéma au-delà de la caméraToutes les images en mouvement ne sont pas du cinéma. Tout comme tous les écrits ne sont pas de la littérature. Aujourd'hui, tout le monde peut filmer avec un téléphone. Mais qui imagine ? Qui propose ?

Ma pratique explore : Le cinéma sans caméra Le cinéma comme outil d'organisation La fiction appliquée – transformer des idées en nouvelles réalités La caméra comme église, supermarché, salle de classe Retour à l'expéditeur – des films qui redonnent quelque chose au monde

DES FUTURS À IMAGINER

Le Futur de la peau noire – Pourquoi continuons-nous à nous blanchir ?
Le Futur de la reconnexion diasporique – À travers l'ADN. À travers l'histoire. À travers le rituel.

Le Futur de nos matières premières – Notre coltan alimente votre téléphone. Notre uranium illumine votre Tour Eiffel.

Le Futur des États africains – L'émancipation a-t-elle vraiment commencé ?

Le Futur de l'invention africaine – De la critique de Mudimbe à notre réinvention.

🎞️ Des films comme manifestes pour le Futur

Chacun de mes films est un acte spéculatif. Un geste politique. Un traitement cinématographique des conditions de notre époque : LE PRÉSIDENT – La libération par la satire et la révolution
LES SAIGNANTES – Guérir les traumatismes grâce à une féminité futuriste
NAKED REALITY – Renouer avec l'ancestral à travers la science-fiction
FOUMBAN IS WAKANDA – Réclamer une histoire interrompue
AFRICAN WOMAN IN SPACE – Le retour de la diaspora comme fantasme futuriste
HOW TO TEACH CINEMA TO BLACK PEOPLE – Une pédagogie radicale pour l'avenir des Noirs
Le Futur n'est pas une destination
Nous n'allons pas vers le futur. Nous l'imaginons. Nous le créons. Nous le projetons, comme un film.

Le cinéma n'est pas seulement un média. C'est un mouvement. Une méthode. Un remède. Une mémoire. Un miracle. Tel est notre appel :Bouger. Imaginer. Penser en mouvement. Car l'Afrique n'est pas en retard, c'est le monde qui n'a pas encore rattrapé l'avenir que nous avons projeté.
Nous devons reconstruire la réalité avec ce que nous avons :Nos corps. Nos mythes. Nos rêves. Nos écrans. Raconter des histoires est une infrastructure. La politique doit être spéculative. La guérison doit être collective. Et l'Afrique n'est pas un lieu, c'est une force dans le temps.

REJOIGNEZ L'EXPÉRIENCE Vous ne soutenez pas ce projet. Vous y participez. Vous le vivez. Vous le codez. Vous le filmez. Nous sommes des cinéastes, des codeurs, des chamans, des étudiants, des anciens, des scientifiques, des slameurs, des archivistes et des enfants. Nous concevons le système d'exploitation d'une Afrique que personne n'a encore vue, mais que tout le monde a toujours ressentie. Vous êtes invités. Pas seulement pour regarder. Mais pour construire.

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